137 activistes humanitaires de la Global Sumud Flotilla libérés

Les activistes détenus par Israël ont été libérés et expulsés vers la Turquie grâce au travail d’avocats internationaux et à la pression de plusieurs gouvernements. 

Un avion affrété par la Turquie a atterri ce samedi 4 octobre à Istanbul avec 137 activistes de la Flottille Global Sumud (GSF), libérés après avoir été illégalement détenus dans les eaux internationales par l’armée israélienne le 1er octobre dernier. Parmi eux se trouvaient dix activistes de la délégation suisse. Cependant, des dizaines d’activistes de différentes nationalités – dont 22 Suisses – restent détenus dans la prison israélienne de Ktzi’ot, dans le désert du Néguev. 

Cette libération est le résultat d’une intense pression internationale, de négociations menées par plusieurs États, et du travail infatigable des avocats de l’ONG palestinienne Adalah en Israël, d’avocats internationaux et du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) suisse à Genève. Les 137 personnes libérées, originaires de 12 pays, dont les États-Unis, les Émirats arabes unis, l’Algérie, le Maroc, l’Italie, le Koweït, la Libye, la Malaisie, la Mauritanie, la Suisse, la Tunisie et la Jordanie, incluent dix membres de la délégation suisse. 

Selon plusieurs témoignages, les activistes subissent des traitements injustes et inhumains, étant forcés de rester à genoux et privés de besoins fondamentaux tels que dormir, boire, aller aux toilettes, manger ou prendre leurs médicaments. Le journaliste libéré Ersin Celik a livré un témoignage marquant, dénonçant les tortures spécifiques infligées à l’activiste Greta Thunberg : « Ils ont traîné la petite Greta par les cheveux sous nos yeux, l’ont battue et l’ont forcée à embrasser le drapeau israélien. Ils lui ont fait tout ce qu’on pouvait imaginer, pour servir d’avertissement aux autres. » 

Alors qu’une partie du groupe retrouve la liberté, l’incertitude demeure pour les dizaines d’activistes toujours incarcérés, dont les 22 membres de la délégation suisse. 

Parallèlement, la trêve fragile à Gaza montre des signes de faiblesse. Quelques heures seulement après que le président américain Donald Trump a exigé qu’Israël « cesse les bombardements », l’armée israélienne a réaffirmé que la ville de Gaza et le nord de la bande de Gaza restaient « une zone de combat dangereuse ». Par communiqué, elle a une fois de plus exhorté les Palestiniens à se déplacer vers le sud, alors que cette partie du territoire est déjà submergée par des centaines de milliers de déplacés. Les frappes aériennes israéliennes ont persisté ce samedi, coûtant la vie à au moins 46 Palestiniens depuis l’aube. 

Grâce au mouvement international de la flottille, les yeux du monde sont tournés vers la crise humanitaire en Palestine, révélant le génocide commis par Israël. Cette attention mondiale met également en lumière une contradiction flagrante : Israël ne respecte ni la trêve ni les accords de paix, et les activistes encore emprisonnés, tout comme la population gazouie, continuent de subir les assauts d’un conflit qui ignore les initiatives diplomatiques. 

Liste de la délégation suisse : 

Libérés : Marc Formosa, Lionel Simonin, Fabrizio Ceppi, Romain Mouron, Immanuel De Souza, Sébastien Dubugnon, Tabea Zaugg, Steve Mercier, Vanni Bianconi, Roberto Ventrella. 

Toujours détenus :  Thomas Guenole, Sarka Prikrylova, Jules Jassef, Remy Pagani, Jeremy Chevalley, Elise Gressot, Justine Kempf, François Piquemal, Khaled Benboutrif, Shadi Ammane, Rahim Mercan, Mehmet Türkkan, Stéphane Amiguet, Pascal André, Clément Froidevaux, Samuel Crettenand, Mahé Oliva-Sery de Mezières, Timothée Crettenand, Carolyn Shelver, Laura Velez Ruiz Gaitán, Cédric Caubere.